Réaction de Montreuil Environnement au projet de PLU

L’aménagement agricole du site des Murs à Pêches présente un caractère exceptionnel, du fait qu’il est très urbain, en immédiate périphérie de la Ville de Paris. À aménagement exceptionnel doit correspondre un projet exceptionnel, pensé globalement selon trois axes directeurs: révéler, réhabiliter, réinventer, et une méthode, l’élaboration au fil de l’eau et la concertation permanente avec les porteurs du patrimoine, de l’agriculture et les habitants.

La Mairie a élaboré un projet de Plan Local d'Urbanisme (PLU) et l'a présenté notamment lors de réunions publiques de concertation en juin puis octobre 2009. Plusieurs documents sont disponibles et peuvent être consultés en ligne sur le site de la Mairie:

Montreuil Environnement considère que le travail d’élaboration du PLU n’est pas cohérent, en terme de phasage dans le temps, avec la mise en œuvre de l'aménagement agricole des Murs à Pêches. La vision « Demain les murs à pêches » portée par notre association est pour l’instant la seule matérialisation tangible d’un projet possible pour le site, dont le « cahier des charges » a été esquissé lors de la commission extra municipale sur les Murs à Pêches. Le volet patrimonial de ce cahier des charges est assez discrètement porté par la Mairie et le volet agricole, qui lui est consubstantiel, n’est pas du tout assumé, comme en témoigne l’absence totale des termes « agricole » ou « agriculture » dans la communication papier « PLU de Montreuil : quelle ville voulons-nous pour demain ? » postée à tous les habitants mi-novembre 2009. Manque de courage de la Mairie ? Crainte d’une incompréhension de ses partenaires associés (Région, Département, DDE, Caisse des dépôts et consignations, etc…) ?

Comment expliquer alors que des zones agricoles soient explicitement proposées dans le projet de PLU présenté au dernier trimestre 2009 ? Leur présence révèle à la fois la volonté par la Mairie de s’engager dans un aménagement innovant et populaire, et une approximation inquiétante dans la gestion d’un projet de cette ampleur. Ainsi, se pose toujours aujourd’hui la question de la teneur du projet, de son envergure et des partenaires associés à sa gestion.

Projet de zonage du PLU présenté en réunion publique en octobre 2009.
Les zones agricoles sont identifiées "zone A".

Montreuil Environnement a demandé, en conclusion de la commission extra municipale sur les murs à pêches, qu’une étude détaillée des possibilités et conditions de production agricole soit commandée puis réalisée par des organismes compétents à l’été 2009. La nécessité de cette étude fut actée en commission. Sans nouvelle en juillet, l’association a donc réitéré officiellement sa demande auprès de la Mairie. Réponse fut finalement faite que l’étude ne présentait plus de caractère d’urgence. Résultat : des terres pourraient aujourd’hui être classées zone « agricole » alors que la possibilité de leur exploitation, parcelle par parcelle, est inconnue, tandis que d’autres sont vouées à l’urbanisation, quand elles pourraient être cultivées.

Ainsi, le contexte est désormais défavorable pour un travail serein, cohérent et partagé sur la définition de l'avenir agricole du site des Murs à Pêches. Néanmoins, Montreuil Environnement souhaite contribuer à la concertation sur le projet de PLU à travers les propositions suivantes concernant plusieurs volets thématiques relatifs au seul site des Murs à Pêches:

Propositions pour le PLU: caractère patrimonial du site

L’aspect paysager des rues St Antoine et Nouvelle France doit être affirmé comme symbolique du patrimoine des murs à pêches, et la protection de ce paysage être expressément assuré par la future réglementation.
Ceci inclut naturellement l’aménagement de la voie et de ses abords (réfection des murs, élaboration de costières…), la définition des règles de circulation (douce essentiellement, et véhiculée exceptionnellement) et de stationnement (prohibé pour les véhicules motorisés dans la rue), mais aussi la perspective que produiraient des bâtiments, de quelque nature que ce soit, visibles depuis la rue. À cet égard, l’absence de bâtiments et ponctuellement la présence de bâtiments sans étage sont la solution évidente.

« Le paysage des murs à pêches résulte d’une activité horticole historique. Il est entièrement fabriqué par elle et ne se justifie que par elle. La mise en péril des murs, donc du paysage identitaire le plus remarquable de Montreuil, coïncide avec l’abandon des pratiques qui justifiaient leur existence. La question qui se pose concernant la pérennité du paysage des murs revient à poser la question de la pérennité des usages. La dominante paysagère du site viendra d’une dominante d’usage sauf pour des activités mineures et dissimulées à la vue. La question revient toujours aux usages… »
Nous partageons pleinement cette analyse de Gilles Clément, jardinier paysagiste, exprimée lors de la commission extra municipale sur l’aménagement des murs à pêches. Elle justifie le principe directeur suivant : les parcelles mitoyennes des rues Saint-Antoine et Nouvelle-France doivent être, en majorité, dédiées à l’agriculture. Le paysage des murs sera ainsi complété du constat par les visiteurs du retour à l’activité agricole sur le site : murs et activités agricoles constituent de manière irréductible le caractère patrimonial du site.

Le cœur du site des murs à pêches, du point de vue géographique et patrimonial, est situé au croisement des rues Saint-Antoine et Nouvelle France - jusqu’à l’actuelle autoroute. Dans le zonage actuel, cette partie est traitée de manière tout à fait anodine, alors qu’elle représente l’enjeu clé du projet d’aménagement.
Afin d’affirmer la centralité de ce cœur de site, on créera une large place piétonne, espace de rencontre et de convivialité, autour de laquelle seront implantées guinguettes, cafés et/ou restaurants (temporaires ou permanents). À proximité de la place, sera implanté le belvédère, qui nulle part ailleurs n’offrira une vue panoramique aussi saisissante sur l’ensemble du site.
Cette zone centrale, emblématique du site, visible et naissant au bord du tramway, se poursuivra jusqu’au croisement des rues Saint Antoine et Nouvelle France, puis en direction de la future piscine écologique.

Propositions pour le PLU: périmètre de la zone agricole

La zone agricole (ZA) telle que proposée actuellement ne présente pas de cohérence d’ensemble. Elle est basée sur le périmètre de la zone classée à peine élargie, dont tous les acteurs s’accordent pour dire qu’elle n’a pas été définie de manière pertinente, notamment au regard du projet de classement tel qu’il avait été étudié initialement (17 ha).

Par ailleurs, le projet agricole n’aura d’envergure et de rayonnement dans et au-delà des frontières de Montreuil que s’il est affirmé et ambitieux. L’activité agricole dans le site, si elle n’est conçue que comme une caractéristique secondaire, ne permettra pas au site de faire revivre une notoriété formidable acquise au cours des siècles et qui a survécu au désintérêt que la puissance publique lui a porté depuis plusieurs dizaines d’années.

La volonté de créer une zone agricole continue, vaste et homogène ne relève pas du « jusque boutisme » agricole. Elle correspond à la nécessité d’établir un projet global identifiable par la population et les différents partenaires de la mairie pour cet aménagement. Les deux zones agricoles coupées en deux par l’actuelle autoroute doivent donc absolument être « remembrées ».
Pour les mêmes raisons, les constructions envisagées en pourtour du site ne devront pas avoir pour conséquence de « fermer » le site sur lui-même. Toutes les solutions favorisant sa visibilité et son désenclavement sont à privilégier.

Les mesures de protection durable des murs, des sols et des usages sont nécessaires à la réussite du projet. Suite à la mise en place de la zone agricole suffisamment cohérente au niveau du PLU, la mise en place d’une ZAP et d’un PAEN sera possible : cet outil réglementaire permettra de protéger la destination des espaces agricoles urbains, sans compromettre le maintien des habitants et propriétaires terriens, dès lors qu’il est compatible avec le programme d’actions. Il pourra permettre de préserver le patrimoine créé par les arboriculteurs montreuillois, sans léser leurs descendants.

Propositions pour le PLU: zones d'activité agricole

Le zonage Uxa n’apporte aucune garantie sur la vocation agricole des activités qui seront implantées. Hors il est crucial, pour la lisibilité du projet d’aménagement, que l’ensemble du site soit voué à l’agriculture et aux équipements et activités associés (avec pour seuls exceptions la piscine écologique avec phytoépuration – « lagunage » – et le conservatoire botanique national).
La surface dédiée aux activités est par ailleurs jugée a priori excessive par rapport aux besoins anticipés des exploitations agricoles, d’autant qu’il est envisageable, si cela s’avérait nécessaire dans le temps, de reconvertir les Zones Industrielles déjà présentes sur le site.

Les activités suivantes sont essentielles pour le fonctionnement de l’activité agricole et la promotion du site :
  • Entrepôts ou locaux (dont collectifs) nécessaires à l'exploitation
  • Aménagements minimaux nécessaires pour la réception du public sur les parcelles (écoliers, visiteurs, cueilleurs…)
  • Points de vente
  • Guinguettes, cafés, restaurants
  • Espaces permettant la mise en œuvre d’activités culturelles (scènes ouvertes)
  • Un équipement centralisant la plateforme des produits du terroir, un marché pérenne et des espaces pour des expositions temporaires (bâtiment obligatoirement respectueux du patrimoine comme la halle aux moutons)
  • Le belvédère (un arbre monumental)

La possibilité pour les exploitants agricoles, s’ils le souhaitent, d’habiter sur leur parcelle dans un logement construit de manière cohérente avec la vocation du site (matériaux naturels : bois, paille, etc…) doit être proposée. Des synergies pourront être développées avec le centre de formation aux éco filières du bâtiment, qui sera situé à proximité immédiate.

La petite activité liée aux exploitations agricoles et les habitations telles que conçues ci-dessus pourront et devront s’intégrer aux parcelles agricoles. Dès lors, très peu de zones d’activités dédiées au PLU sont nécessaires.

Enfin, comme mentionné plus haut, la possibilité de développer des activités agricoles sur des zones affectées au PLU n’est pas garantie à ce jour, aucune étude de faisabilité n’ayant été conduite. A la suite d’une telle étude, dont la réalisation ne saurait être reporté sine die dans l’optique de la poursuite d’une définition raisonnée et raisonnable du projet d’aménagement, le zonage agricole pourra être revu, parcelle par parcelle, afin de céder la place à des zones d’activités quand le développement d’agriculture sera prouvé impossible.

Pour ces raisons, il est recommandé de convertir globalement une bonne partie des zones d’activités du projet de zonage du PLU en zones agricoles – dans le souci par ailleurs de rétablir une zone agricole continue et homogène sur le site. Puis de revenir ponctuellement, en fonction des études détaillées qui seront menées, en zone d’activités ultérieurement. Les urbanistes s’appuieront pour ce faire sur les agronomes.

Propositions pour le PLU: voies de circulation

Le passage du tramway à travers les murs à pêches est une excellente opportunité de donner une large visibilité sur le cœur du site, son caractère patrimonial et agricole. En effet, les Franciliens pourront lors de leur trajet découvrir le site, son paysage, sa large place piétonne, son belvédère et ses jardins cultivés, et donc éprouver le désir de s’y arrêter ou d’y revenir. A cet effet, une avenue piétonne sera aménagée le long du tramway, reliant les deux stations situées à l’entrée du site.

Dans le projet d’aménagement détaillé, on prendra garde à ne pas surévaluer le nombre de voies traversantes par rapport au besoin réel, mais au contraire à le limiter au strict minimum. Le site n’a pas été conçu pour être traversé, c’est une de ses caractéristiques patrimoniales (note : aucune voie, hormis la rue Nouvelle France, ne permet aujourd’hui de traverser le site en ligne droite. La simple « suture » des deux rues Saint-Antoine est un progrès majeur en terme de circulation, tout comme la transformation de l’autoroute en voies de tramway et dédiées aux circulations douces).
Par contre, il serait pertinent de créer un cheminement, en ligne brisée, qui permettra de révéler le site selon différentes perspectives et qui reliera les différents points « forts » dans le site. Une étude est à mener sur le terrain pour le définir précisément.

Par ailleurs, la circulation à vélo ou à pied entre deux murs de 3 mètres de haut, dans un passage étroit, produira à coup sûr un sentiment d’insécurité, qui aura pour effet de limiter fortement l’utilisation de ses traversantes et donc leur utilité.

On a marché sur l'autoroute ! par Hélène Jayet

Et si on pouvait marcher sur l'autoroute, y faire du vélo, y boire un verre ?
Et si on pouvait à nouveau traverser le quartier des murs à pêches à pied ?
Et si on pouvait... Imaginer ce site autrement ?

Un reportage d'Hélène Jayet - durée: 3min52


Avertissement: la vidéo et les photographies présentes ne sont pas libres de droits et sont la propriété de l'auteur. © Hélène Jayet, 2009. Touts droits réservés.

On a marché sur l'autoroute

Une autoroute fermée aux véhicules à moteur, une pelouse installée à l’aurore sur le bitume, quelques stands essaimés le long des bas-côtés, un soleil radieux, tel a été le décor de l'opération "la voi(x)e est libre" et de la signature de la charte d’usage des jardins partagés à Montreuil, dimanche 27 septembre.


Film réalisé par Yseult Digan
Crédits photos: Emmanuel Gaffard, Gilbert Schoon
Créations "Demain les murs à pêches": Olivier Aubry

Une foule de piétons, équipés ou non de poussettes, vélos, trottinettes ou rollers se sont approprié le tronçon d’autoroute qui coupe Montreuil en deux et défigure le quartier des murs à pêches depuis 1976. Cet aménagement d’envergure n’a jamais abouti qu’à un feu rouge en pleine ville, la deuxième partie n’ayant jamais été réalisée ! L'arrivée de l'autoroute a conduit à l’expropriation et à la destruction de nombreuses exploitations horticoles et fut responsable, en partie, de la déshérence du quartier.

Par leur présence massive, les promeneurs présents sur l'autoroute dimanche dernier ont ainsi témoigné de leur attachement aux murs à pêches, patrimoine unique légué par les horticulteurs montreuillois. Enfin, l’espoir d'un aménagement harmonieux et respectueux du site, de cette voie et de ses abords, renaît.

Montreuil environnement a tenu un café restaurant éphémère qui a connu un franc succès. L'association a pu sensibiliser des visiteurs attentifs, enthousiastes ou curieux au projet agriurbain qu'elle défend pour les murs à pêches.

Des milliers de Montreuillois sur l'autoroute

Article paru dans le Parisien, lundi 28 septembre 2009

Cet article est paru le lendemain de la fête sur l'autoroute. Contrairement à ce que son titre annonce, les bénévoles de Montreuil environnement ont échangé sur le projet agricole avec une foule de Montreuillois, mais aussi de nombreux franciliens, venus pour la fête des jardins, le festival de la rue Saint-Antoine ou tout simplement prendre le soleil entre les délaissés de l'autoroute, un rafraichissement à la main...

La voi(x)e de Montreuil environnement est libre

Après son inauguration populaire à la fête de la ville, le 20 juin, Montreuil environnement ouvre à nouveau le café de la maison Peulfer ... sur l'autoroute, à l'occasion de la manifestation "la voi(x)e est libre", le dimanche 27 septembre (voir programme).

La café servira des boissons chaudes et fraiches toute la journée, de 11h à 20h.

Des animations pour enfants, ateliers de dessin à la craie et concours de bulles de savon géantes, sont prévues.

Après avoir arpenté l'autoroute et pris l'air dispensé par l'éventail des musiques swing & jazz manouche du Festival de la rue Saint-Antoine (voir programmation), venez à la rencontre de Montreuil environnement pour discuter du projet agricole sur les murs à pêches.

16h - On en cause à l'heure du goûter :
Réinventons l'agriculture de proximité à Montreuil

19h - On en cause à l'heure de l'apéro :
Quelles sont les clefs de la réussite du projet agricole à Montreuil?


Vous soutenez le projet agricole :

De 17h à 19h – Au studio photo de la maison Peulfer, entrez dans l’image

Olivier Aubry, créateur de l’image numérique DEMAIN LES MURS À PÊCHES, vous prendra en photo et vous y intégrera. Vous pourrez ensuite télécharger ou imprimer l'image sur le blog de l’association : www.montreuil-environnement.org.

Incrustez vous dans l'image!

Les murs à pêches doivent s'affirmer comme un lieu de rencontre privilégié dans la ville.

Les visiteurs du stand de Montreuil Environnement à la fête de la ville, samedi 20 juin, l'ont compris. Ils sont les premiers à entrer dans ce territoire imaginaire que sont les murs à pêches agricoles.

Regardez bien, les rencontres ont déjà commencé!


Ne ratez pas la prochaine occasion de vous faire incruster par Olivier Aubry, créateur de l'image "Demain les Murs à Pêches" et photographe de la Maison Peulfer: rendez-vous lors de la fête des associations et de la journée « On a marché sur l’autoroute » les samedi 26 et dimanche 27 septembre 2009).

Demande d'une étude de faisabilité pour l'implantation de projets agricoles dans les Murs à Pêches

Madame la Maire,
Madame la Chargée de mission,
Messieurs les Présidents de la Commission Extra Municipale sur le secteur des murs à pêches,

Lors de la dernière séance plénière de la Commission Extra Municipale sur le secteur des murs à pêches a été actée la nécessité de commander à des consultants et/ou des services compétents (Chambre d'Agriculture, SAFER, INRA…) une étude de faisabilité pour l'implantation de projets agricoles dans le quartier Saint Antoine. Cette étude devait être réalisée pendant l'été pour pouvoir être soumise aux Montreuillois lors de la concertation prévue à l'automne.

Puis lors du Conseil Municipal du 30 avril 2009 a été voté la nécessité d'études de faisabilité conséquentes afin de trouver un équilibre des propositions (de la Commission Extra Municipale) dans la conception du futur projet urbain.

Nous sommes étonnés qu'à ce jour, en tant qu'acteurs de cette commission et demandeurs de ces études, nous n'ayons pas été informés de leur commande.

Nous vous rappelons que sans études sérieuses permettant de vérifier les localisations, les surfaces nécessaires et les types d'exploitations possibles, aucun aménagement permettant la mise en place de projets agricoles urbains ne saurait être envisagé.

Connaissant votre intérêt pour un projet agricole en ville, nous savons que vous ne manquerez pas de nous tenir informés des avancées sur le sujet. Nous vous en remercions par avance.


Véronique Ilié
Présidente de Montreuil Environnement

Evolution de la rue Saint Antoine

Animation créée par Olivier Aubry

Lancement de la campagne de soutien

Le lancement de la campagne de soutien au projet de développement de l'agriculture dans les murs à pêches proposé par Montreuil Environnement a eu lieu à la fête de la ville de Montreuil le samedi 20 juin 2009.

Bravo !

Grâce à votre présence et votre soutien, la journée d'action du 20 juin a été une réussite. Notre propos a été très bien accueilli et nos animations ont déclenché enthousiasme et même parfois l’hilarité.

Les premiers jeux de cartes postales militantes ont été signés et symboliquement postés, beaucoup de citoyens se sont fait tirer le portrait (ainsi que des élus) pour être incrustés dans l’image « Demain les Murs à Pêches ».

Des nouveaux adhérents ont rejoint Montreuil Environnement et des contacts intéressants ont été établis.

Et puis de nombreux sourires et beaucoup d’encouragements de la part des visiteurs.

Nous tenons à remercier nos adhérents, sympathisants et amis. Sans leur aide, tout n'aurait pas été prêt à temps. Qui d’une avance de trésorerie, qui d'un gâteau, qui d'une idée top, qui d'un coup de main, qui d’un spectacle musical... Les frais engagés pour les premières actions de communication sont déjà remboursés, et il nous reste des boissons pour les prochaines manifestations (fête des associations et journée « On a marché sur l’autoroute » les samedi 26 et dimanche 27 septembre 2009).

La campagne de soutien au projet agricole pour les murs à pêches démarre donc très fort. Mais il nous faut encore beaucoup de signatures et d'adhésions pour que notre association devienne un acteur de poids et influence les décisions à venir:
  • Faites connaitre le site de l'association : www.montreuil-environnement.org
  • Participez à la campagne « Postez des cartes à vos élus »
  • Adhérez à l'association

Scènes de la vie quotidienne



Découvrez les Murs à Pêches en 20 min

Les murs à pêches de Montreuil (Seine-Saint Denis) sont classés depuis 10 ans. Quels enjeux et quels projets pour ce site exceptionnel?

Un reportage de Muriel Garrigues - durée: 20min15


Avertissement: la vidéo présente n'est pas libre de droits et est la propriété de l'auteur. © Muriel Garrigues, 2008. Touts droits réservés.

Les Murs à Pêches de Montreuil-sous-bois: un site à valoriser

Le site des Murs à Pêches est constitué en majorité de jardins en friche. Situé dans le Haut Montreuil, il n’est qu’à quatre kilomètres du périphérique. Ce sont les dernières terres agricoles formant une zone cohérente (38 hectares) si près de Paris.

C'est la raison pour laquelle il suscite toutes les convoitises.

Vue de la partie sud-ouest du site prise de la cité Lenain de Tillemont au printemps 2003, incluant l'un des deux groupes de parcelles classées au titre des sites et paysages. On y voit l’ordonnancement rectiligne des murs et leur état de délabrement. Avec l’aimable autorisation d’Emmanuel Gaffard (tous droits réservés).

Apparue au 17ème siècle en divers endroits, la culture de fruits sur murs s’est généralisée à Montreuil au 19ème siècle, jusqu’à devenir la principale source de richesse et de renommée.

Proches de Paris, les vergers ont cédé la place, de gré ou de force selon les cas, aux équipements urbains : logements, usines et bureaux, écoles, routes et autoroutes, pendant tout le 20ème siècle. Huit hectares ont été classés au titre des sites et paysages en 2003.

Préserver le témoignage de pratiques horticoles d’exception : les clos de Murs à Pêches.

Par sa nature exceptionnelle - un territoire majoritairement agricole dans le tissu urbain - et par la richesse et l’inventivité des activités possibles (agricoles, culturelles, sociales), le quartier des Murs à Pêches peut devenir un pionnier de la culture fruitière en environnement urbain, jusqu’à devenir le cœur d’un « pôle d’excellence ».

Le passage du tramway et la localisation à moyen terme d’une station de métro dans le site vont le désenclaver, et rendre enfin possible un projet ambitieux et imaginatif rendant ses jardins accessibles à tous.

Cela ne peut se faire sans un investissement volontaire des différents partenaires institutionnels. Les actions menées par les associations locales ces quinze dernières années ont permis de contrecarrer les projets municipaux de destruction des clos, d’attirer l’attention de l’opinion publique et des instances publiques régionales et nationales sur l’intérêt du site, d’occuper quelques ares pour des activités respectueuses du site, de restaurer quelques mètres de murs. Remarquables au regard du peu de moyens dont disposent ces associations, le travail effectué et les résultats obtenus ne suffisent pas pour sauver un site de cette ampleur.

Aujourd'hui, l’avenir du site dépend de décisions politiques, pour le sauver ou le détruire.

Adhérez à Montreuil Environnement

Que vous soyez un particulier ou une association, vous pouvez soutenir activement notre projet de développement de l'agriculture en ville en adhérant à l'association.

Vous pouvez adhérer en téléchargeant, en imprimant et en nous envoyant le bulletin d'adhésion (utilisez les boutons / liens en haut à gauche pour imprimer et/ou télécharger). Faites-le aussi circuler auprès de vos amis, parents ou aux membres de votre association. L'adhésion classique est d'un montant de 30€. Pour les étudiants, les chômeurs et pour toute autre raison (sans besoin de justification)..., le montant est de 5€.

Note: vous pouvez bénéficier d'une réduction d'impôts de 66% sur le montant de votre adhésion ou de votre don. Ainsi, une adhésion de 30€ ne vous "coûtera" au final que 10€, un don de 100€ reviendra à 33€. Dans la mesure de vos propres moyens, faites largement contribuer l’État à un projet territorial d'intérêt général de préservation des terres agricoles en ville !

Qu'est-ce que le PAEN?

Le PAEN (Protection des terres Agricoles et des Espaces Naturels Périurbains) est un outil réglementaire de classement et de mise en place d’usages pour des espaces agricoles et naturels périurbains ou urbains.

Il permet de :
1. Définir un périmètre et le protéger durablement (au-delà des PLU, SDRIF, etc)
2. Mettre en œuvre un programme d’aménagement et un programme d’actions : achat et usage des parcelles.

Il nécessite d’accorder différents échelons territoriaux (État, Région, Département, Intercommunalité, Commune).

Les associations de défense de l’environnement militent pour que le site des murs à pêches retrouve sa vocation agricole de proximité. Ce projet serait symbolique d’une politique de gestion de la ville originale et exceptionnelle, dont Montreuil pourrait tirer une nouvelle notoriété.

Pourquoi pas un PAEN pour se donner les moyens de gérer un projet à dominante agricole sur le site des murs à pêches ?

Voir le compte-rendu d'une audition "PAEN" organisée par Montreuil Environnement
Pour en savoir plus sur le PAEN

Contribution à la commission extra-municipale des murs à pêches

Signataires :
// Jacques Brunet, Ethnologue, Auteur de "les Savard", Histoires de vies d’horticulteurs de Montreuil 1880-1930
// Gilles Clément, Paysagiste
// Véronique Ilié, Présidente de Montreuil environnement
// Cathy Lamry, Administratrice de l'ADHM
// Manuel Pluvinage, Agronome et Historien, spécialiste du patrimoine horticole, Ancien responsable du potager du Roi de Versailles


Montreuil, le 7 avril 2009

Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus,

Vous avez voulu que les représentants d'associations montreuilloises et des personnes ressources extérieures travaillent étroitement, avec la municipalité, pour définir les grandes orientations d’un projet de réhabilitation, de valorisation et de développement du secteur des murs à pêches.
Ce travail a permis incontestablement de construire une connaissance commune et d’élaborer un imaginaire en partie partagé et donc réalisable.

Lors de la réunion plénière de constitution de la commission, vous avez exprimé le souhait de dépasser le catalogue de projets possibles, pour parvenir à co-produire un ensemble de principes invariants, qui serve d’ossature au futur projet d’aménagement.

C’est dans cet esprit que nous, associations et personnes ressources signataires de ce courrier, vous faisons part des valeurs et des convictions qui nous rassemblent.

Rappelons les atouts des murs à pêches :
- Le site des murs à pêches est un territoire d'une grande valeur patrimoniale, dont le paysage a été créé par des hommes pour des activités économiques agricoles.
- Le site reste cohérent malgré les attaques du temps et la politique menée ces quarante dernières années.
- Ces terres, ce paysage, l’histoire et les savoirs qui y sont liés représentent un atout considérable pour la ville de Montreuil et la région Île-de-France.
- Le site risque de disparaître si nous ne mettons pas fin à la politique globale du profit avant tout, qui a fait disparaître les terres agri-urbaines.
Mieux encore, ce site offre une opportunité unique d'expérimenter la reprise de l’agriculture en ville.
- Ce site peut entrer dans la dynamique de production et de distribution locale pour le plus grand nombre, qui fait jour partout et notamment en Île-de-France.

Mais ces atouts ne sont rien s'ils ne sont pas mis à profit par une volonté politique locale, car seule la municipalité a le pouvoir de porter un vrai projet de développement et de mise en valeur des murs à pêches.

Dans cette perspective, nous souhaitons indiquer les orientations qui nous paraissent primordiales pour un développement pérenne de ce site exceptionnel.

1. Favoriser des activités liées à l’agriculture au service des quartiers environnants : l’espace des murs à pêches doit être pensé comme un espace au service des quartiers environnants plutôt que comme un nouveau quartier à aménager.

2. Relancer une agriculture urbaine, notamment sous des formes économiquement durables. Les pistes sont nombreuses : vergers de production et de démonstration, ferme de cueillette, ferme pédagogique, terrain d’expérimentation pour les écoles, AMAP, pépinières, jardins familiaux, jardins partagés, jardins d’insertion, jardins botaniques, potagers du monde, marché pérenne. Le site est suffisamment vaste pour accueillir des projets différents qui puissent entrer en synergie. Dans tous les cas, ils devront être au service du patrimoine exceptionnel que constituent les murs à pêches, non pas dans une optique protectionniste, mais au contraire de développement, en utilisant les atouts, tant matériels qu’immatériels, du site.

3. Constituer un comité de suivi avec les associations montreuilloises, les personnes ressources et les collectivités territoriales, institutions et professionnels de ce secteur de l’économie.

4. Aménager ce quartier de manière écologiquement exemplaire et symbolique : le périmètre étant limité, préserver la totalité des espaces ouverts sur cette zone, favoriser la mutation des bâtiments industriels vers des activités en relation avec l'agriculture, la reconstruction de la ville sur la ville et la reconversion du bâti existant.

5. Ne pas geler les parcelles dans une fonction définitive, pour permettre l'évolution des activités.

6. Protéger et valoriser la diversité des délaissés, la délimitation évolutive, fragmentée ou continue d’une zone dite de Tiers Paysage.

7. Elaborer un cahier des charges pour commander des études de faisabilité, qui permettront la mise en place de mesures de protection durable des murs, des sols et des usages nécessaires à la réussite du projet.
La mise en place d’un PAEN semble particulièrement pertinente : cet outil réglementaire permet de protéger la destination des espaces agricoles urbains, sans compromettre le maintien des habitants et propriétaires terriens, dès lors qu’il est compatible avec le programme d’actions. Il pourrait permettre de préserver le patrimoine créé par les arboriculteurs montreuillois, sans léser leurs descendants.

8. Privilégier de nouvelles manières de construire et d’habiter, plus durables et, le cas échéant, réversibles. C’est dans une telle perspective que pourra être résolue positivement la question de l’habitat tsigane.

9. Privilégier les circulations douces dans le site et alentour et réserver un traitement particulier à l’ancienne autoroute (pas de front bâti).

10. Limiter les grands projets d’équipement.
L’accueil des ateliers du tramway dans le site pose problème, tant par leur surface qui limitera la déambulation dans le site que par la hauteur du bâti qui ne permettra pas une intégration discrète dans le paysage. Toutes les solutions permettant d’implanter les ateliers du tramway en dehors du site, y compris la modification du tracé, devront être étudiées.
Les abords et les équipements de la piscine écologique ne devront pas nuire au caractère patrimonial et naturel du site des murs à pêches.

11. Limiter la construction de logements et inventer des constructions permettant de réussir l’installation d’exploitants agricoles intra muros. Les constructions envisagées en pourtour du site ne devront pas avoir pour conséquence de « fermer » le site sur lui-même. Toutes les solutions favorisant sa visibilité et son désenclavement sont à privilégier.

En espérant que ces principes rencontreront votre assentiment et celui de l’équipe municipale, nous vous assurons, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus, de notre entière disponibilité pour participer à leur mise en œuvre.


Signataires :
Jacques Brunet
Gilles Clément
Véronique Ilié
Cathy Lamry
Manuel Pluvinage

Contribution de Gilles Clément à la commission extra-municipale sur les murs à pêches

Lors de la plénière de la commission extra-municipale sur les murs à pêches du 10 janvier 2009, Gilles Clément, jardinier paysagiste renommé, a proposé la contribution suivante, dont nous partageons totalement l'esprit:

Paysage

Le paysage des murs à pêches de Montreuil est donné par un ensemble : multiplication des structures destinées à la production de fruits, constituées par une architecture régulière, répétitive, d’élévation constante.

Le paysage des murs à pêches est aujourd’hui divisé en deux sous-ensembles par le passage de l’autoroute mais chacun de ses sous-ensembles conserve une échelle suffisante pour apparaître encore aujourd’hui comme un paysage identifiable et remarquable.

Le paysage des murs à pêches résulte d’une activité horticole historique. Il est entièrement fabriqué par elle et ne se justifie que par elle. La mise en péril des murs, donc du paysage identitaire le plus remarquable de Montreuil, coïncide avec l’abandon des pratiques qui justifiaient leur existence.

La question qui se pose concernant la pérennité du paysage des murs à pêches revient à poser la question de la pérennité des usages.

Usages

Les pratiques horticoles des murs à pêches correspondent à une économie historique de production et de distribution des fruits et des légumes dans la couronne parisienne. Les systèmes de production et de distribution d’aujourd’hui semblent avoir définitivement condamné les murs à pêches de Montreuil à un vaste décor sans aucun rôle décisif dans l’économie locale ou régionale.

La valeur affective du paysage que constituent ces murs à pêches ainsi que les mesures de protection qui ont rendu inconstructible une partie du territoire ont contribué à geler, pour un temps, l’ensemble résiduel de ce paysage .

La ville de Montreuil se trouve ainsi dotée d’un espace non bâti approchant les 30 hectares en cœur de ville, pourvu d’une identité paysagère unique. Le cumul identité paysagère remarquable et territoire non bâti en coeur de ville n’existe pratiquement pas en situation urbaine ou périurbaine dans les villes de France. La Petite Amazonie au cœur de Nantes, le Bois de Boulogne au cœur de Lille ou les Fortifications Vauban de Maubeuge trouvent leur origine dans un passé militaire ou dans une longue histoire de délaissé (Nantes). La production vivrière ayant créé le paysage de Montreuil ne trouve donc aucun équivalent paysager urbain.

Dans une perspective protectionniste, cette seule raison suffirait à entreprendre les démarches qui permettent de restaurer et de maintenir ce paysage. Cependant, on ne peut durablement espérer son maintien dans le temps qu’en imaginant un usage approprié à son existence.

Dominante d’usage, dominante paysagère

La surface occupée par les murs à pêches permet théoriquement de multiples usages sans que la structure des murs ne disparaisse. Il existe d’ores et déjà des interstices utilisés comme surface d’accueil à des usages sans exploitation du sol. Cependant le paysage des murs à pêches n’est pas seulement donné par les murs eux-mêmes mais par tout ce qui se trouve entre eux. En particulier les arbres et toutes les autres émergences. Dans la mesure où ces émergences viennent à occuper les interstices, elles marqueront le paysage au détriment des murs. Dans ce cas, seule une déambulation en surélévation permettrait de saisir ce paysage.

Quoiqu’il en soit la dominante paysagère du site viendra d’une dominante d’usage sauf pour des activités mineures et dissimulées à la vue. La question revient toujours aux usages.

Economie émergente

Le contexte économique planétaire fait apparaître au grand jour les dysfonctionnements d’un système uniquement basé sur un jeu financier jetant la société dans le chaos. La guerre entre les tenants d’une économie capitaliste outrancière et les partisans d’une alternative en faveur du partage, guerre engagée depuis près de cinquante ans, trouve, avec la crise actuelle, une sorte de trêve favorable à l’apparition progressive d’une nouvelle économie.

Celle-ci ne peut être abordée ouvertement par les Etats-Nations, trop engagés dans d’inextricables compromissions. L’alternative n’est donc pas à leur portée. En revanche, on peut imaginer développer localement des modèles de production et d’échanges, assortis d’un réseau de distribution de proximité en accord avec les préoccupations écologiques les plus actuelles et les plus urgentes à mettre enfin en œuvre. On peut légitimement espérer voir arriver sur le marché des aliments non dangereux pour la santé, produits dans les meilleurs conditions biologiques et cependant accessibles aux moins riches.

On comprend alors le rôle considérable que pourrait jouer l’ensemble des murs à pêches de Montreuil.

La vocation horticole du site, inscrite dans la perspective d’une économie émergente, retrouve alors une raison d’être et de se développer au service d’une société de proximité, connue, motivée et déjà engagée dans de nombreuses initiatives convergentes. A ces initiatives issues d’associations organisées, il faut ajouter d’autres initiatives isolées mais représentatives de certains groupes désireux de développer des productions potagères associées à leurs propres cultures.

La lisibilité du paysage

Le paysage des murs à pêches de Montreuil demeure secret pour la plupart des personnes extérieures à la ville. Parfois même pour certains habitants éloignés et non engagés dans les associations à l’œuvre sur le site.

La lisibilité du paysage ne constitue pas une garantie absolue de sa pérennité dans le temps mais elle y contribue. Ce qui est vu et nommé existe, le reste sombre dans l’oubli.

Le projet d’un belvédère, cité par un atelier, participe du principe du saisissement par la vue, grâce auquel un paysage demeure gravé dans la mémoire. On peut associer belvédère et cheminement surélevé dans une partie du parcours, notamment à l’occasion d’un problème de liaison entre deux quartiers mal reliés ou séparés par une trop grande longueur de murs.

Le grand problème de paysage identifiable sur le site vient du passage de l’autoroute. C’est sans aucun doute à cet endroit qu’une étude sérieuse et précise devrait être menée pour tenter d’harmoniser ce que la construction de cette voie a démantelé.

Projets de paysage justifiant des études approfondies
  • liaison des deux ensembles de murs à pêches séparés par l’autoroute tracé et aménagement du parcours du tramway
  • paysage perçu depuis les routes périphériques et traversantes de la zone des murs
  • paysage perçu depuis une éminence (belvédère, passerelle)
Cahier des charges ou charte d’occupation évolutive et paysagère des sols dans l’emprise des murs à pêches
  • vocation de certains espaces à recevoir telle ou telle activité sans geler les parcelles dans une fonction définitive
  • délimitation évolutive, fragmentée ou continue d’une zone dite de Tiers Paysage destinée à protégée et valorisée la diversité des délaissés.

Commission extra-municipale sur l'aménagement du secteur des murs à pêches

Composée d'élus, d'associations et d'experts, la commission extra-municipale sur l'aménagement du secteur des murs à pêches créée en septembre 2008 a rendu son rapport. Une délibération relative à la présentation des orientations proposées par la commission extra-municipale sur le secteur des murs à pêches a été votée en conseil municipal le 30/04/2009.

Vous pouvez retrouver le rapport et les délibérations sur le site de la ville de Montreuil.

La Mairie reconnait le caractère non-consensuel de certaines des orientations du rapport. Il est encore temps d'agir et de faire entendre votre voix!

Postez des cartes à vos élus

Les arbitrages politiques qui décideront de l'avenir du site des Murs à Pêches du niveau vont avoir lieu d'ici quelques mois. Depuis que Montreuil Environnement a commencé son travail de mobilisation et de propositions en faveur du développement de projets de production agricole, et des activités économiques, sociales, éducatives, culturelles et ludiques autour de cette production, les décideurs locaux ont commencé à réfléchir sérieusement à cette hypothèse. Mais beaucoup de chemin reste à faire!

Face au risque d'artificialisation de ce site d'exception, patrimoine culturel montreuillois, VOUS disposez d'un véritable levier citoyen pour passer à l'action dès aujourd'hui : envoyez la carte postale à la Maire de Montreuil, et aux responsables politiques du département et de la région dont dépend aussi l'avenir du site.

Pour influencer le processus décisionnel, vous devez concrétiser votre volonté de voir préserver puis revivre le site des Murs à Pêches.

Mode d'emploi : télécharger le pdf en cliquant ici puis ici.

Imprimez en recto-verso et découpez selon les pointillés // si votre imprimante n'a pas l'option recto-verso, imprimez normalement et collez les deux feuilles entre elles, avant de découpez selon les pointillés.

Imprimez sur une feuille épaisse, ou si vous imprimez sur du papier léger, envoyez votre carte dans une enveloppe, comme une lettre normale.

  1. envoyez la carte postale à la Maire et aux responsables politiques du département et de la région.
  2. envoyez aussi une carte à Montreuil Environnement, par poste ou par mail (en scannant la carte), en indiquant à qui vous avez envoyé un courrier. Ces informations nous sont indispensables pour connaître le nombre de cartes envoyées et ainsi mesurer notre impact, renforcer notre réseau d'adhérents et de contacts, et faire pression sur la Mairie ;
  3. envoyez l'info à vos amis et à vos proches. Plus les signataires seront nombreux, plus la décision politique sera ambitieuse.
Des jeux de « vraies » cartes postales peuvent vous être fournis sur simple demande.

Audition d'experts: "enjeux du PAEN"

Dans le cadre de la commission extra-municipale sur les murs-à-pêches, Montreuil Environnement a proposé et organisé le 13 janvier 2009 une audition d'experts sur le thème « les enjeux de la préservation des espaces agricoles et naturels périurbains ».

Sont intervenus:
  • Daniel Hannotiaux, président d’Ile-de-France Environnement (IDFE), fédération des associations de défense de l’environnement de la région et représentant 350 associations;
  • Sophie Élie, chargée d’études à la FNSafer / Terres d’Europe: animatrice de l’expérimentation nationale sur les PAEN, assurant un « service après-vente » de la loi DTR, en partenariat avec le réseau Terres en villes;
  • Jacques Lorain, chargé de mission à l’Agence des Espaces Verts (AEV) de la Région Ile-de-France;
  • Bernard Guicheteau, vice-président de l’Union des Vergers d’Ile-de-France, également personne ressource de la commission.
Lire le compte-rendu de l'audition.

Pourquoi un projet agricole au coeur d'une agglomération?

Aujourd’hui, sauvegarder l’environnement et assurer une meilleure maîtrise de la consommation des espaces verts et agricoles sont des objectifs partagés par le Conseil Régional, l’État et le Conseil Économique et Social de la Région Île-de-France. Au sein d’une agglomération toujours plus dense, il est nécessaire de protéger durablement les espaces ouverts pour y « reconstruire » de l’espace public, accessible à tous.

Cela est particulièrement vrai pour le département de la Seine-Saint-Denis qui manquent cruellement de sites protégés et aménagés pour les populations les plus diverses et les plus démunies. La Seine-Saint-Denis ne compte en effet que deux sites classés (Parc Forestier de la poudrerie de Sevran et les Murs à Pêches), quand le reste de l’Île-de-France en compte 111.

Accéder à la nature en ville, c‘est aussi développer un imaginaire urbain de qualité, solidaire, a contrario de celui qui est lié au pavillonnaire. Ici, nous avons la chance de pouvoir créer un pôle de tourisme agricole et culturel dans des parcelles cultivées de murs à pêches restaurés, en partenariat avec la Région, les arboriculteurs franciliens et les organismes qui œuvrent dans les domaines culturel, pédagogique, patrimonial et environnemental.

Le vignoble francilien avait décliné bien avant l’arboriculture (dès le 19ème siècle) et avait disparu dès les années 1940. Cependant, l’association Vignerons Franciliens Réunis a relancé la culture de la vigne, et a pour cela obtenu un fort soutien de la Région au motif qu’il s’agit d’un « vignoble public à caractère culturel, patrimonial et pédagogique ». Les mêmes objectifs pourraient produire les mêmes effets pour les Murs à Pêches – il suffit de remplacer « vigne » par « verger ».

Enfin, le trop-plein de population et d'industries de la ville de Paris s'est déversé sur la banlieue, en gommant l'identité originale des communes et des territoires. Ce projet permet la reconquête de l’identité de ce territoire et un rééquilibrage est-ouest de la région Île-de-France, en passant par le renforcement de la cohésion sociale.

Montreuil veut relancer le maraîchage

Article paru dans « Liaison Ile-de-France Environnement » n°111, janvier 2009

Avec plus de 100 000 habitants, Montreuil est la troisième ville d'Ile-de-France, derrière Paris et Boulogne-Billancourt. Cette commune de Seine-Saint-Denis possède un patrimoine horticole classé : les murs à pêches. Longtemps délaissé et voué à l'urbanisation, ce site pourrait renaître, grâce à la nouvelle équipe municipale, dirigée par Dominique Voynet. Les associations souhaitent un projet "durable", répondant aux attentes alimentaires, sociales, culturelles, économiques et éducatives des citadins d'aujourd'hui.

Jusque dans les années 50, la production agricole périurbaine était au cœur de l'organisation sociale des villes. La proche banlieue fut, durablement, "le grenier de la ville". Elle la nourrissait. C'est seulement à partir de l'après-guerre (et avant même de délocaliser les usines) que l'on a délocalisé l'agriculture. Les causes en ont été le développement effréné des transports routiers et la course à la productivité. L'impact désastreux de ce mode de fonctionnement sur l'environnement, l'alimentation, le cadre de vie et les liens sociaux des habitants des villes, nous invite à réinventer les pratiques du "produire localement " que l'on a abandonnées récemment.

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