Le site des Murs à Pêches est constitué en majorité de jardins en friche. Situé dans le Haut Montreuil, il n’est qu’à quatre kilomètres du périphérique. Ce sont les dernières terres agricoles formant une zone cohérente (38 hectares) si près de Paris.
C'est la raison pour laquelle il suscite toutes les convoitises.
C'est la raison pour laquelle il suscite toutes les convoitises.
Vue de la partie sud-ouest du site prise de la cité Lenain de Tillemont au printemps 2003, incluant l'un des deux groupes de parcelles classées au titre des sites et paysages. On y voit l’ordonnancement rectiligne des murs et leur état de délabrement. Avec l’aimable autorisation d’Emmanuel Gaffard (tous droits réservés).
Apparue au 17ème siècle en divers endroits, la culture de fruits sur murs s’est généralisée à Montreuil au 19ème siècle, jusqu’à devenir la principale source de richesse et de renommée.
Proches de Paris, les vergers ont cédé la place, de gré ou de force selon les cas, aux équipements urbains : logements, usines et bureaux, écoles, routes et autoroutes, pendant tout le 20ème siècle. Huit hectares ont été classés au titre des sites et paysages en 2003.
Préserver le témoignage de pratiques horticoles d’exception : les clos de Murs à Pêches.
Par sa nature exceptionnelle - un territoire majoritairement agricole dans le tissu urbain - et par la richesse et l’inventivité des activités possibles (agricoles, culturelles, sociales), le quartier des Murs à Pêches peut devenir un pionnier de la culture fruitière en environnement urbain, jusqu’à devenir le cœur d’un « pôle d’excellence ».
Le passage du tramway et la localisation à moyen terme d’une station de métro dans le site vont le désenclaver, et rendre enfin possible un projet ambitieux et imaginatif rendant ses jardins accessibles à tous.
Cela ne peut se faire sans un investissement volontaire des différents partenaires institutionnels. Les actions menées par les associations locales ces quinze dernières années ont permis de contrecarrer les projets municipaux de destruction des clos, d’attirer l’attention de l’opinion publique et des instances publiques régionales et nationales sur l’intérêt du site, d’occuper quelques ares pour des activités respectueuses du site, de restaurer quelques mètres de murs. Remarquables au regard du peu de moyens dont disposent ces associations, le travail effectué et les résultats obtenus ne suffisent pas pour sauver un site de cette ampleur.
Aujourd'hui, l’avenir du site dépend de décisions politiques, pour le sauver ou le détruire.