Signataires :
// Jacques Brunet, Ethnologue, Auteur de "les Savard", Histoires de vies d’horticulteurs de Montreuil 1880-1930
// Gilles Clément, Paysagiste
// Véronique Ilié, Présidente de Montreuil environnement
// Cathy Lamry, Administratrice de l'ADHM
// Manuel Pluvinage, Agronome et Historien, spécialiste du patrimoine horticole, Ancien responsable du potager du Roi de Versailles
Montreuil, le 7 avril 2009// Jacques Brunet, Ethnologue, Auteur de "les Savard", Histoires de vies d’horticulteurs de Montreuil 1880-1930
// Gilles Clément, Paysagiste
// Véronique Ilié, Présidente de Montreuil environnement
// Cathy Lamry, Administratrice de l'ADHM
// Manuel Pluvinage, Agronome et Historien, spécialiste du patrimoine horticole, Ancien responsable du potager du Roi de Versailles
Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus,
Vous avez voulu que les représentants d'associations montreuilloises et des personnes ressources extérieures travaillent étroitement, avec la municipalité, pour définir les grandes orientations d’un projet de réhabilitation, de valorisation et de développement du secteur des murs à pêches.
Ce travail a permis incontestablement de construire une connaissance commune et d’élaborer un imaginaire en partie partagé et donc réalisable.
Lors de la réunion plénière de constitution de la commission, vous avez exprimé le souhait de dépasser le catalogue de projets possibles, pour parvenir à co-produire un ensemble de principes invariants, qui serve d’ossature au futur projet d’aménagement.
C’est dans cet esprit que nous, associations et personnes ressources signataires de ce courrier, vous faisons part des valeurs et des convictions qui nous rassemblent.
Rappelons les atouts des murs à pêches :
- Le site des murs à pêches est un territoire d'une grande valeur patrimoniale, dont le paysage a été créé par des hommes pour des activités économiques agricoles.
- Le site reste cohérent malgré les attaques du temps et la politique menée ces quarante dernières années.
- Ces terres, ce paysage, l’histoire et les savoirs qui y sont liés représentent un atout considérable pour la ville de Montreuil et la région Île-de-France.
- Le site risque de disparaître si nous ne mettons pas fin à la politique globale du profit avant tout, qui a fait disparaître les terres agri-urbaines.
Mieux encore, ce site offre une opportunité unique d'expérimenter la reprise de l’agriculture en ville.
- Ce site peut entrer dans la dynamique de production et de distribution locale pour le plus grand nombre, qui fait jour partout et notamment en Île-de-France.
Mais ces atouts ne sont rien s'ils ne sont pas mis à profit par une volonté politique locale, car seule la municipalité a le pouvoir de porter un vrai projet de développement et de mise en valeur des murs à pêches.
Dans cette perspective, nous souhaitons indiquer les orientations qui nous paraissent primordiales pour un développement pérenne de ce site exceptionnel.
1. Favoriser des activités liées à l’agriculture au service des quartiers environnants : l’espace des murs à pêches doit être pensé comme un espace au service des quartiers environnants plutôt que comme un nouveau quartier à aménager.
2. Relancer une agriculture urbaine, notamment sous des formes économiquement durables. Les pistes sont nombreuses : vergers de production et de démonstration, ferme de cueillette, ferme pédagogique, terrain d’expérimentation pour les écoles, AMAP, pépinières, jardins familiaux, jardins partagés, jardins d’insertion, jardins botaniques, potagers du monde, marché pérenne. Le site est suffisamment vaste pour accueillir des projets différents qui puissent entrer en synergie. Dans tous les cas, ils devront être au service du patrimoine exceptionnel que constituent les murs à pêches, non pas dans une optique protectionniste, mais au contraire de développement, en utilisant les atouts, tant matériels qu’immatériels, du site.
3. Constituer un comité de suivi avec les associations montreuilloises, les personnes ressources et les collectivités territoriales, institutions et professionnels de ce secteur de l’économie.
4. Aménager ce quartier de manière écologiquement exemplaire et symbolique : le périmètre étant limité, préserver la totalité des espaces ouverts sur cette zone, favoriser la mutation des bâtiments industriels vers des activités en relation avec l'agriculture, la reconstruction de la ville sur la ville et la reconversion du bâti existant.
5. Ne pas geler les parcelles dans une fonction définitive, pour permettre l'évolution des activités.
6. Protéger et valoriser la diversité des délaissés, la délimitation évolutive, fragmentée ou continue d’une zone dite de Tiers Paysage.
7. Elaborer un cahier des charges pour commander des études de faisabilité, qui permettront la mise en place de mesures de protection durable des murs, des sols et des usages nécessaires à la réussite du projet.
La mise en place d’un PAEN semble particulièrement pertinente : cet outil réglementaire permet de protéger la destination des espaces agricoles urbains, sans compromettre le maintien des habitants et propriétaires terriens, dès lors qu’il est compatible avec le programme d’actions. Il pourrait permettre de préserver le patrimoine créé par les arboriculteurs montreuillois, sans léser leurs descendants.
8. Privilégier de nouvelles manières de construire et d’habiter, plus durables et, le cas échéant, réversibles. C’est dans une telle perspective que pourra être résolue positivement la question de l’habitat tsigane.
9. Privilégier les circulations douces dans le site et alentour et réserver un traitement particulier à l’ancienne autoroute (pas de front bâti).
10. Limiter les grands projets d’équipement.
L’accueil des ateliers du tramway dans le site pose problème, tant par leur surface qui limitera la déambulation dans le site que par la hauteur du bâti qui ne permettra pas une intégration discrète dans le paysage. Toutes les solutions permettant d’implanter les ateliers du tramway en dehors du site, y compris la modification du tracé, devront être étudiées.
Les abords et les équipements de la piscine écologique ne devront pas nuire au caractère patrimonial et naturel du site des murs à pêches.
11. Limiter la construction de logements et inventer des constructions permettant de réussir l’installation d’exploitants agricoles intra muros. Les constructions envisagées en pourtour du site ne devront pas avoir pour conséquence de « fermer » le site sur lui-même. Toutes les solutions favorisant sa visibilité et son désenclavement sont à privilégier.
En espérant que ces principes rencontreront votre assentiment et celui de l’équipe municipale, nous vous assurons, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus, de notre entière disponibilité pour participer à leur mise en œuvre.
Ce travail a permis incontestablement de construire une connaissance commune et d’élaborer un imaginaire en partie partagé et donc réalisable.
Lors de la réunion plénière de constitution de la commission, vous avez exprimé le souhait de dépasser le catalogue de projets possibles, pour parvenir à co-produire un ensemble de principes invariants, qui serve d’ossature au futur projet d’aménagement.
C’est dans cet esprit que nous, associations et personnes ressources signataires de ce courrier, vous faisons part des valeurs et des convictions qui nous rassemblent.
Rappelons les atouts des murs à pêches :
- Le site des murs à pêches est un territoire d'une grande valeur patrimoniale, dont le paysage a été créé par des hommes pour des activités économiques agricoles.
- Le site reste cohérent malgré les attaques du temps et la politique menée ces quarante dernières années.
- Ces terres, ce paysage, l’histoire et les savoirs qui y sont liés représentent un atout considérable pour la ville de Montreuil et la région Île-de-France.
- Le site risque de disparaître si nous ne mettons pas fin à la politique globale du profit avant tout, qui a fait disparaître les terres agri-urbaines.
Mieux encore, ce site offre une opportunité unique d'expérimenter la reprise de l’agriculture en ville.
- Ce site peut entrer dans la dynamique de production et de distribution locale pour le plus grand nombre, qui fait jour partout et notamment en Île-de-France.
Mais ces atouts ne sont rien s'ils ne sont pas mis à profit par une volonté politique locale, car seule la municipalité a le pouvoir de porter un vrai projet de développement et de mise en valeur des murs à pêches.
Dans cette perspective, nous souhaitons indiquer les orientations qui nous paraissent primordiales pour un développement pérenne de ce site exceptionnel.
1. Favoriser des activités liées à l’agriculture au service des quartiers environnants : l’espace des murs à pêches doit être pensé comme un espace au service des quartiers environnants plutôt que comme un nouveau quartier à aménager.
2. Relancer une agriculture urbaine, notamment sous des formes économiquement durables. Les pistes sont nombreuses : vergers de production et de démonstration, ferme de cueillette, ferme pédagogique, terrain d’expérimentation pour les écoles, AMAP, pépinières, jardins familiaux, jardins partagés, jardins d’insertion, jardins botaniques, potagers du monde, marché pérenne. Le site est suffisamment vaste pour accueillir des projets différents qui puissent entrer en synergie. Dans tous les cas, ils devront être au service du patrimoine exceptionnel que constituent les murs à pêches, non pas dans une optique protectionniste, mais au contraire de développement, en utilisant les atouts, tant matériels qu’immatériels, du site.
3. Constituer un comité de suivi avec les associations montreuilloises, les personnes ressources et les collectivités territoriales, institutions et professionnels de ce secteur de l’économie.
4. Aménager ce quartier de manière écologiquement exemplaire et symbolique : le périmètre étant limité, préserver la totalité des espaces ouverts sur cette zone, favoriser la mutation des bâtiments industriels vers des activités en relation avec l'agriculture, la reconstruction de la ville sur la ville et la reconversion du bâti existant.
5. Ne pas geler les parcelles dans une fonction définitive, pour permettre l'évolution des activités.
6. Protéger et valoriser la diversité des délaissés, la délimitation évolutive, fragmentée ou continue d’une zone dite de Tiers Paysage.
7. Elaborer un cahier des charges pour commander des études de faisabilité, qui permettront la mise en place de mesures de protection durable des murs, des sols et des usages nécessaires à la réussite du projet.
La mise en place d’un PAEN semble particulièrement pertinente : cet outil réglementaire permet de protéger la destination des espaces agricoles urbains, sans compromettre le maintien des habitants et propriétaires terriens, dès lors qu’il est compatible avec le programme d’actions. Il pourrait permettre de préserver le patrimoine créé par les arboriculteurs montreuillois, sans léser leurs descendants.
8. Privilégier de nouvelles manières de construire et d’habiter, plus durables et, le cas échéant, réversibles. C’est dans une telle perspective que pourra être résolue positivement la question de l’habitat tsigane.
9. Privilégier les circulations douces dans le site et alentour et réserver un traitement particulier à l’ancienne autoroute (pas de front bâti).
10. Limiter les grands projets d’équipement.
L’accueil des ateliers du tramway dans le site pose problème, tant par leur surface qui limitera la déambulation dans le site que par la hauteur du bâti qui ne permettra pas une intégration discrète dans le paysage. Toutes les solutions permettant d’implanter les ateliers du tramway en dehors du site, y compris la modification du tracé, devront être étudiées.
Les abords et les équipements de la piscine écologique ne devront pas nuire au caractère patrimonial et naturel du site des murs à pêches.
11. Limiter la construction de logements et inventer des constructions permettant de réussir l’installation d’exploitants agricoles intra muros. Les constructions envisagées en pourtour du site ne devront pas avoir pour conséquence de « fermer » le site sur lui-même. Toutes les solutions favorisant sa visibilité et son désenclavement sont à privilégier.
En espérant que ces principes rencontreront votre assentiment et celui de l’équipe municipale, nous vous assurons, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les élus, de notre entière disponibilité pour participer à leur mise en œuvre.
Signataires :
Jacques Brunet
Gilles Clément
Véronique Ilié
Cathy Lamry
Manuel Pluvinage
Gilles Clément
Véronique Ilié
Cathy Lamry
Manuel Pluvinage